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French Tomorrow
French Tomorrow

Une exposition choquante et absurde consacrée aux implications présumées de plusieurs prophéties fatalistes découlant de diverses constructions décalées du passé et de conceptions erronées du présent. L’artiste s’attarde à un ensemble de citations empruntées à des auteurs douteux ou inexistants et imaginés par l’artiste. Élaborées à partir de renseignements à la fois trompeurs et discutables, les affiches formant l’exposition créent un visuel de type propagandiste qui est sûr d’attirer l’œil et de retenir l’attention des mal-renseignés.

Zoé Fortier est une artiste visuelle et graphiste originaire du village fransaskois de Zénon Park. Elle travaille principalement à titre de graphiste pour La Troupe du Jour, la seule compagnie de théâtre professionnelle francophone en Saskatchewan. Son travail le plus récent est grandement inspiré par l’esthétique de la légendaire compagnie américaine de marketing PUSH PIN STUDIOS.

En 1977, Jock Andrew V. publie un livre intitulé; Bilingual Today, French Tomorrow: Trudeau’s Master Plan and How it Can be Stopped. Ce livre inspire Zoé Fortier à explorer la place qu’occupe le récit historique dans la construction de l’imaginaire entourant l’anticipation du futur. Le fruit de son étude trouve un écho familier et parfois discordant dans les recherches de Dustin J. McNichol, Doctorant au département d’histoire à l’Université de la Saskatchewan. Par exemple, elle a été surprise de découvrir, au cours de ses recherches orientées par McNichol, que certains écrivains anglophones (Languages in Conflict: The Canadian Experience, 1967, Richard Joy) et certains auteurs séparatistes québécois (Pourquoi je suis séparatiste 1961, Marcel Chaput) en viennent à la même conclusion : la disparition inévitable des minorités francophones de l’Ouest canadien en raison de données démolinguistiques.

Dans un présent déterminé à partir d’une perspective occidentale de l’histoire, et dans un moment de l’histoire où les résultats de la recherche universitaire sont de plus en plus déterminés par les intérêts corporatifs et son financement provenant du secteur privé, l’artiste s’interroge : qui dit quoi, à qui, pourquoi et pour qui ?